Une arnaque envahit vos boîtes mails indiquant des poursuites judiciaires pour avoir consulté des sites pédopornographiques.
Le mail a tout d'un vrai. Il porte un logo de la police judiciaire et du ministère de l'Intérieur, il évoque "Mme Yvette Bertrand, commissaire-divisionnaire,
chef de la brigade de protection des mineurs" ou "Mme Catherine De Bolle, commissaire générale de la police fédérale, élue au poste de directrice d'Europol", il peut être signé de
"Mr Christian Rodriguez, le directeur général de la gendarmerie nationale" quand il est censé émaner de la gendarmerie. Il cite aussi deux articles du code pénal.
Ce mail avertit son destinataire qu'il fait l'objet de "poursuites judiciaires peu après une saisie informatique de la Cyber-infiltration pour pédopornographie,
pédophilie, exhibitionnisme, cyber pornographie, trafic sexuel". Il précise aussi que "la loi de mars 2007 aggrave les peines lorsque les propositions, les agressions sexuelles ou les
viols ont pu être commis en recourant à internet (...)". Il est précisé que cette convocation est "obligatoire", citant "l'article 78 du code pénal" qui précise que les
officiers de police peuvent recourir à la force pour contraindre une personne à comparaître. Un argumentaire dont la naïveté fait sourire les enquêteurs.
Si vous avez commis une infraction, d'autant plus celles citées par ce faux mail, la police ne vous envoie pas une
convocation, elle vient vous cueillir à votre domicile à 6 heures du matin.
Mais jusque-là, à quelques imprécisions près, le lecteur peut croire à une véritable convocation, sinon, le dossier sera transmis à "la procureur adjoint au
tribunal de grande instance de Créteil et spécialiste de cybercriminalité".
Un procédé qui n'est jamais utilisé par les services de police ou de gendarmerie.
A partir du moment où le particulier répond à ce mail, le contact est créé. Les escrocs peuvent par la suite réclamer de
l'argent. Il est également possible qu'ils envoient un virus dans l'ordinateur de la personne ciblée pour ensuite réclamer une rançon afin de récupérer ses données. Dans de nombreux cas,
les victimes ont répondu juste pour dire qu'elles étaient innocentes.
Les escrocs jouent sur la peur et de type de piège est
très lucratif. On évoque une arnaque mondiale qui rapporte quasi autant que le trafic de drogue. Les groupes criminels à la tête de ces escroqueries ont d'ailleurs appris de leurs erreurs et
réalisent désormais des mails quasiment sans aucune faute, avec une mise en page de mieux en mieux réalisée. Les enquêteurs, eux, parviennent difficilement à remonter jusqu'aux auteurs,
principalement basés dans des pays en Afrique avec lesquels il y a peu ou pas de coopération.
La police mise sur la prévention avec plusieurs conseils : vérifier les fautes d'orthographe, chercher les noms cités ou les fonctions de ces personnes qui ont
parfois changé d'affectation, ou encore l'adresse mail : la
police et la gendarmerie n'utilisent pas de boites mails Gmail, Laposte ou Outlook.
Les destinataires de ces mails frauduleux doivent les signaler sur la plateforme Pharos qui recense les comportements et contenus en ligne illicites ou sur signal-spam pour les spams abusifs.
Ne vous faites pas avoir.
Des faux mails imitant la Caisse d’Assurance Maladie circulent constamment en promettant un remboursement de frais. Il s‘agit évidemment d’une
escroquerie au phishing, qui a pour objectif de récupérer vos données personnelles.
"Le but est d'obtenir de manière frauduleuse des informations confidentielles (identifiants, mot de passe, coordonnées bancaires, pièce d'identité...) pour les
utiliser ou les vendre. Ils évoquent souvent une possibilité de gain d'argent ou la menace de fermeture d'un service pour susciter la transmission des informations", explique l’Assurance
maladie sur son site Ameli.fr. (oui : .fr et non .com
comme dans certains liens que l'on vous invite à suivre, ce qu'il ne faut surtout pas faire !!!)
N’ouvrez pas ce mail et signalez-le sur www.signal-spam.fr.
Si vous vous êtes fait avoir, changez immédiatement tous vos identifiants et mots de passe et contactez votre Caisse Primaire d’Assurance Maladie
afin qu’elle puisse suivre les incidents et prévenez aussi les autorités.